LE MINISTRE DE L’ÉDUCATION SE PREND LE PIED DANS LE TAPIS
DE LA MIXITÉ SOCIALE À L’ÉCOLE
MIXITÉ SCOLAIRE ET ÉGALITÉ DES CHANCES
« Je me suis engagé à faire progresser la mixité sociale et scolaire car elle permet à l’École de tenir sa promesse d’égalité des chances et d’amélioration du climat scolaire » a tweeté le MEN le 18 mai. « Signature aujourd’hui d’un protocole commun pour faire avancer la mixité scolaire et sociale... Engagement pris, engagement tenu. Pour la première fois, une mobilisation nationale est lancée pour faire progresser la mixité de 20% dans tous les établissements publics… »
FAVORISER LA MIXITÉ DANS L’ENSEIGNEMENT
C’est peu de dire que le plan de Pap Ndiaye sur la mixité sociale des établissements scolaires était attendu. Une ambition affirmée dès sa nomination Rue de Grenelle, des mois de discussions avec des acteurs du public mais aussi du privé sous contrat, des annonces plusieurs fois reportées sur fond de dissensions politiques… Ce sujet, érigé en priorité par l’historien spécialiste des minorités, a aiguisé les attentes de la communauté éducative, dans un système où l’origine sociale des élèves pèse lourdement sur leur destin scolaire ; suscité l’intérêt d’une partie de la gauche, qui voit dans la mixité le terreau de la promesse républicaine d’égalité des chances ; et provoqué l’indignation de la droite, attachée à la défense de la liberté d’enseignement.
MIXITÉ : PAP NDIAYE EST UN MINISTRE ISOLÉ
Pour Force Ouvrière, Pap Ndiaye est un ministre isolé dans la bataille pour la mixité sociale et scolaire. Il a souhaité inciter les établissements privés à accueillir davantage d’élèves défavorisés. Une ambition qui a été vite décriée à droite et peu soutenue par la majorité. La semaine dernière il devait dévoiler un « vaste plan mixité, pour favoriser le brassage scolaire et social » en mettant à contribution les établissements privés. Mais ce chantier, potentiellement explosif et reporté depuis janvier, s’est dégonflé peu à peu. La montagne a accouché d’une souris. «Nous avons quelques difficultés, il est clair que les vents contraires sont puissants», a admis le ministre le 10 mai, veille de la présentation de son plan. «Une partie de la droite aimerait bien me dépeindre comme celui qui voudrait relancer le débat sur l’école libre, en faisant de moi un nouvel Alain Savary. » [ministre de l’éducation nationale sous le gouvernement Mauroy, qui avait dû renoncer à créer un service public et laïc d’enseignement, en 1984]
Il a été « rappelé à l’ordre » par le Président. Pour éteindre le feu naissant, le plan a été découpé en deux temps. Le 11 mai, Pap Ndiaye n’a parlé que des écoles publiques. Et, hier il a évoqué le sort des écoles privées sous contrat,… en insistant sur l’absence de contraintes. Le privé catholique sous contrat s’engage (avec un protocole) à augmenter la part d’élèves boursiers dans ses murs. Mais, cet engagement est sans obligation. Ce protocole ne contenant pas de contrainte, il permettra aux établissements privés, de jouir sans entraves de la possibilité qui leur est conservée de sélectionner leurs élèves, essentiellement sur des critères sociaux. L’action ministérielle a eu au moins un aspect positif, puisque ce protocole a été l’occasion de jeter une lumière crue sur l’état de la ségrégation sociale en milieu scolaire dans notre pays. Clairement, la France organise la canalisation des élèves dans des voies scolaires en fonction du rang des parents dans la société, avec le concours décisif de l’enseignement privé. Reconnaissons donc au ministre de l’Éducation nationale le courage d’avoir pris l’initiative sur ce sujet.
UNE MIXITÉ À GÉOMÉTRIE VARIABLE EN CALÉDONIE
Depuis les accords de Matignon et de Nouméa, d’importants moyens ont été dépensés par l’État, le Territoire et les Provinces pour favoriser la mixité sociale et scolaire. Pour autant, des « ghettos scolaires » existent sur l’archipel tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Particularité due à l’histoire calédonienne, l’Indice de position sociale (IPS) des établissements privés confessionnels est faible. De fait, les frais de scolarité sont souvent inexistants : les écoles privées ne fonctionnent qu’avec l’argent public, y compris pour le fonctionnement des internats et des cantines scolaires.
Le facteur socialement discriminant en Calédonie est le plus souvent la carte scolaire : dans les quartiers où les loyers sont élevés le niveau scolaire des écoles et des collèges est bon.
Dans le Grand Nouméa la mixité scolaire existe dans les zones pour lesquelles la mixité sociale a été souhaitée au travers des PUD (plan d’urbanisme directeur). A titre d’exemple, à Nouméa les quartiers de Rivière salée ou de Kaméré étant des ghettos sociaux, il est normal que le collège public du quartier soit un « ghetto scolaire ». Alors que dans les collèges Baudoux, Magenta et Tuband la mixité sociale et scolaire est constatée. C’est le résultat d’une politique d’urbanisme volontariste menée durant deux décennies par le Maire Jean Lèques.
Enfin, il convient de signaler que dans les zones d’habitat dispersé, comme la cote Est et les Iles Loyauté, la mixité et le niveau scolaire demeurent faibles, en dépit des importants moyens déployés depuis 35 ans.
Sur le caillou, la fracture sociale la plus nette apparait véritablement dans les lycées. L’écart entre les IPS des établissements (publics et privés) est très important entre les lycées d’enseignement général et les lycées professionnels.
Dans trois lycées privés de Nouméa la mixité est faible. Le choix des parents ne vise qu’à défendre le statu quo scolaire, au détriment de la mixité. C’est le cas au lycée protestant Do Kamo, lycée mono-ethnique (kanak), au lycée catholique Blaise Pascal, dans lequel la jeunesse aisée de Nouméa est surreprésentée, et à l’école James Cook, établissement primaire et secondaire non confessionnel (ouvert récemment), dans lequel les frais de scolarité sont équivalents à ceux d’une école de commerce. A l’exception du dernier établissement, l’accès aux écoles est gratuit.
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Pensée du jour : « Il faut prendre de la liberté ce qu’elle a de sage, et de l’égalité ce qu’elle a de possible. » La Rochefoucauld-Doudeauville – Le livre des pensées (1861)
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AP600 : Spécial Mutation 2023
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Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite pour la première fois dans l’opacité. Enfin, sur l’ensemble des opérations de mutation on constate une chute des candidatures. D’ailleurs, cela représente une centaine de demandes de moins que l’an dernier. Tout d’abord, le phénomène s’explique par la crise sanitaire. Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP sont dessaisies de toutes les opérations de carrière.
emploi en France
Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP ne gèrent plus les opérations de carrière.
emploi en France
Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par contre, le Vice-recteur ne déroge à la LTFP. Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite dans une complète opacité.