PENC : Projet Educatif de la Nouvelle-Calédonie
« Pour FO, il faut sortir le PENC de son sarcophage ! »
Le Projet Educatif de la Nouvelle-Calédonie
Un projet ambitieux en sommeil depuis 4 ans
Au terme d’une large consultation, le projet éducatif a été adopté par le Congrès le 15 janvier 2016 (délibération n° 106). La délibération « relative à l’Ecole calédonienne » prévoyait dans son article 33 que lui soit annexée une charte d’application comprenant les actions de mise en œuvre du projet éducatif ainsi que les conventions négociées avec les partenaires institutionnels et les engagements pris par les autres partenaires de la communauté éducative. En application de cet article 33, le Congrès a adopté la Charte d’application des orientations de politique éducative de la Nouvelle-Calédonie le 1er décembre 2016.
Rédigée au regard des besoins exprimés par les acteurs de la communauté éducative et des institutions calédoniennes, la charte comprend un plan d’action triennal 2017-2019 afin d’atteindre les quatre ambitions fixées par le projet éducatif : développer l’identité de l’école calédonienne, considérer la diversité des publics pour une école de la réussite pour tous, ancrer l’école dans son environnement pour un climat scolaire au service de l’épanouissement de l’élève, et ouvrir l’école sur la région Océanie et sur le monde.
La Charte d’application comprend également le protocole d’accord Etat-Nouvelle-Calédonie signé le 26 octobre 2016 pour la mise en œuvre de la politique éducative calédonienne sur la période 2017/2019. Cet accompagnement se traduit notamment par la mise à disposition de 75 postes supplémentaires et de moyens humains et financiers importants consacrés aux équipements pédagogiques, à la formation des enseignants et à l’accompagnement éducatif.
Pour FO, le PENC n’est plus du tout une priorité du Territoire depuis le départ de Mme Hélène IEKAWE du Gouvernement et la fin du séjour du Vice-recteur FLAMMENT-RINGARD. Le bilan de la politique éducative sur la période 2017/2019 a bien été présentée au Congrès. Par contre, le bilan sur la période 2020/2022 n’a bien été présentée au Congrès en fin d’année 2022. Seule une présentation succincte a été faite par Mme Isabelle CHAMPMOREAU lors du dernier conseil consultatif de l’éducation. Les mauvaises langues diront « le minimum syndical. »
Bilan en trompe l’œil de l’école calédonienne
Le Vice-rectorat et la DENC diffusent tous les trois ans un bilan (établi de façon non contradictoire) de l’état d’avancement de ce projet. Certes, l’enseignement des langues et de la culture kanak a été mis en place dès le collège, l’enseignement de l’histoire a été adapté à notre environnement… L’organisation des enseignements et les horaires ont été contextualisés à la Nouvelle-Calédonie, et les programmes adaptés. D’ailleurs, chaque année ces deux administrations ne manquent pas mettre en valeur les efforts consentis dans tel ou tel domaine. Mais, force est de constater que le but premier de ces études est de s’autocongratuler.
Si le bilan du PENC avait été coconstruit avec les personnels, les élèves et les parents d’élèves, il présenterait des conclusions plus sincères et moins flatteuses. Il ferait ressortir de nombreuses réalités qui dérangent « ses élites qui nous gouvernent ». Certes, le nombre de bacheliers et d’étudiants dans l’enseignement supérieur augmente régulièrement. Mais, l’illettrisme, l’innumérisme, l’absentéisme ne baissent pas de façon significative !
De fait, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a fixé a pour ambitions principales de développer une identité calédonienne (1ère ambition), le vivre-ensemble dans la respect des différences. L’école calédonienne doit être l’école de la réussite pour tous (2ème ambition). Elle doit également être inclusive et pleinement ancrée dans son environnement (3ème ambition). De facto, ce projet ambitieux en sommeil depuis 2019.
L’état dépense beaucoup, mais pour quels résultats ?
Un professeur et un surveillant agressés au collège de Kaméré
Les inégalités se creusent entre zones d’éducation
Qu’en est-il exactement des résultats de l’école calédonienne en matière de la lutte contre l’illettrisme, l’innumérisme, l’absentéisme, … et également en matière de développement du socle commun de connaissances, de compétences, de savoir-être, et plus généralement du civisme ? De fait, comme en France, l’école calédonienne est toujours très inégalitaire ! Il semble ainsi légitime de se demander si elle arrive à être le creuset de la l’identité calédonienne. Entre l’idéal de l’école creuset républicain et la réalité du séparatisme social, l’écart est grand. Un apartheid territorial, social, ethnique existe en Nouvelle-Calédonie. Mais cette ghettoïsation n’est pas une fatalité.
C’est une réalité qu’on ne peut nier : séparatisme social, encapsulation spatiale n’épargnent pas l’école calédonienne. L’échec des politiques éducatives menées depuis 30 ans, qui a visé à un « rééquilibrage » en faveur des zones d’éducation défavorisée, n’est pas dans leur principe – donner plus à ceux qui ont moins – mais dans leur mise en œuvre territoriale.
Où en est-on aujourd’hui dans l’archipel ? L’aménagement spatial de ces trois dernières décennies a – avec l’élévation des prix du foncier et du bâti – favorisé le développement d’un séparatisme social. Les cartes scolaires ont reproduit au niveau de l’école une ségrégation sociale. Les élèves de Canala, de Houaïlou ou du quartier de Kaméré maitrisent moins bien les fondamentaux du socle commune que les élèves des quartier de l’Anse Vata, Magenta ou de Robinson. Rien n’a changé en dépit des importants efforts consentis en matière de DHG.
D’ailleurs, la ghettoïsation concerne, non pas seulement les ghettos visibles (les quartiers aux établissements chocs), mais aussi et surtout les ghettos invisibles (les quartiers aux établissements chics). Et cette ghettoïsation a également un impact sur les compétences académiques des élèves. La proportion d’élèves faibles est importante dans les collèges situés dans les quartiers défavorisés du Grand Nouméa et dans les zones à habitat dispersé ! Quant à la proportion des élèves moyens et bons, … il n’est pas surprenant de constater qu’elle est toujours aussi élevée dans les collèges et lycées situés dans les quartiers aisés du Grand Nouméa.
Comme partout en France, les différences sociales et résultats académiques sont en corrélation, sans pour autant qu’on soit capables d’en connaitre toujours toutes les causes. On peut d’ailleurs penser que les effets et les causes ne sont pas de nature si différente : la relation serait plutôt symétrique. De fait, les causes et les conséquences de la réussite et/ou de l’échec scolaire forment une suite cyclique. Une sorte de cercle vertueux ou de cercle vicieux !
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Pensée du jour :« I wish schools could make homework so joyful that students want to do it themselves, rather than let ChatGPT have all the fun. »
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Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite pour la première fois dans l’opacité. Enfin, sur l’ensemble des opérations de mutation on constate une chute des candidatures. D’ailleurs, cela représente une centaine de demandes de moins que l’an dernier. Tout d’abord, le phénomène s’explique par la crise sanitaire. Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP sont dessaisies de toutes les opérations de carrière.
sortir le PENC de son sarcophage
Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP ne gèrent plus les opérations de carrière.
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Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par contre, le Vice-recteur ne déroge à la LTFP. Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite dans une complète opacité.