Tous mobilisés pour défendre l’enseignement pro
les enseignants répondent au silence de P. Ndiaye
Le SG du SNETAA-FO interpelle le ministre Pap Ndiaye
Le SNETAA-FO a décidé de NE PAS SE RENDRE à de prétendues concertations quand les attendus sont déjà affichés. Il entend répondre ainsi aux provocations de Mme Grandjean et au silence de M. Ndiaye
Dans une lettre ouverte du 13 octobre, le secrétaire général du SNETAA-FO, Pascal Vivier, alerte le ministre sur l’attitude méprisante de sa ministre déléguée qui ouvre une concertation le 21 octobre sans que le syndicat majoritaire chez les PLP. Ce n’est pas un acte, manqué. C’est un véritable casus belli !
« Pour notre organisation, il est grand temps que l’enseignement professionnel revienne sous l’unique responsabilité de l’Éducation nationale, le ministre des PLP et des élèves de l’enseignement professionnel. »
En réponse au silence de M. Pap Ndiaye et au mépris de Mme Grandjean, ce sont des centaines d’établissements qui ont organisé hier une opération « lycée professionnel mort ». Cette grève a été suivie massivement, pleinement soutenue dans leur action par les associations de lycéens et de parents d’élèves.
Non, les PLP ne sont pas des kleenex ! Ils ne se laisseront pas traités comme l’ont été les assistants parlementaires de Mme Grandjean.
Bientôt réformés, les lycées aimeraient continuer à former
Libération du 18/10/2022
Proposer à des adolescents se destinant à apprendre un métier de passer plus de temps en entreprise, l’idée peut sembler on ne peut plus sensée. Et pourtant.
… Les critiques sont d’abord d’ordre pratiques : les stages encore faut-il les trouver ! Par ailleurs, les lycéens professionnels, dont beaucoup sont issus des milieux les plus défavorisés, sont souvent peu mobiles… Outre cet aspect logistique, l’opposition à l’allongement des périodes de stage relève d’un combat plus idéologique et plus profond ; la défense d’une éducation de qualité pour les élèves les moins bien lotis socialement […]
En souhaitant augmenter les périodes de stage, le Président acte sa volonté de déporter la formation des lycéens pro de l’école vers l’entreprise […] Or, « dans les entreprises, ils ne sont pas pédagogues. Nous avons un public ce cabossés, ils n’ont pas tous les codes pour aller en entreprise. C’est notre travail de les y préparer » F. Vaisse, DDFPT dans un LP de Béziers.
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Les PLP sont déterminés à sauver leurs statuts … Ils refusent ce grand chamboule-tout
Le contexte social est explosif. Face à la grève, le gouvernement entend jouer la carte de l’épreuve de force. C’est pour cela qu’il s’agit maintenant d’étendre la grève à tous les secteurs, à commencer par le nôtre : dans l’éducation aussi, battons-nous pour nos statuts et nos salaires ! Les prix explosent et les salaires ne suivent pas.
Le SNETAA FO et sa fédération la FNEC-FP FO appellent l’ensemble des personnels de l’éducation à se réunir dès maintenant en assemblée générale et à converger dans l’action. L’automne de la contestation a déjà commencé. La casse de l’enseignement professionnel est programmé. Mais, personne n’est dupe ! La casse des collègues publics sera pour une seconde phase. Depuis 5 ans, la plupart des réformes ont été réalisés sans réellement prendre en compte les avis des personnels concernés. Au mieux des simulacres d’expérimentation et de discussion ont été organisées. Il faut mettre un terme à de telles dérives dogmatiques.
Daniel Bloch : Quelle réforme pour la voie professionnelle ?
publié le 17 octobre
Au lendemain d’une grande manifestation des enseignants des lycées professionnels contre une réforme rétrograde, consultons Daniel Bloch. Père du bac professionnel, ancien recteur, ancien président des différents conseils école – entreprises, Daniel Bloch publie un livre qui retrace « Une histoire engagée de l’enseignement professionnel » (PUG) de Chevènement à Pap Ndiaye. Il revient sur la naissance du bac professionnel. Il analyse son évolution. Et jette un regard sévère sur la façon dont E Macron lance une nouvelle réforme. Il élève le débat et pose les bases, comme en 1985, d’une réforme véritable de l’enseignement professionnel au regard des besoins du pays.
Quand on lit les motifs de la réforme de 1985 on a l’impression de lire ceux de toutes les réformes suivantes y compris celle d’E Macron. Qu’est-ce que ça vous inspire ? De 1985 à 1992 on n’a pas été que dans le discours. On a fait du concret avec Chevènement puis Monory et Jospin qui ont bien compris les choses. Ensuite ça s’est dilué. Le nombre de bacheliers et de BTS a augmenté jusqu’en 2000 puis il s’est arrêté. Aujourd’hui on dit qu’on va remplacer les heures de cours en lycée professionnel par des heures en milieu professionnel. Le discours de Chevènement serait bien différent. Il dirait : « on a pas 6 milliards mais 60 milliards de déficit commercial, que fait-on ? Que fait-on aussi des difficultés des banlieues ? L’aspect social et économique étaient beaucoup plus mis en avant. Mais aujourd’hui il n’y a plus de conseil national économie éducation. Le quinquennat Blanquer n’a pas été une période d’avancée pour l’enseignement professionnel, bien au contraire.
Le bac pro a connu deux réformes récentes, celle de Darcos et de Blanquer. Que regard jetez-vous sur chacune ? La réforme Darcos a surtout été celle d’Éric Woerth, ministre du Budget. C’est le passage du bac pro de 4 à 3 ans décidé pour réduire le nombre d’enseignants. Personne ne demandait cette réforme ni les enseignants, ni les entreprises. L’expérimentation qui avait été faite montrait que ce n’était positif que pour un petit nombre de bacs professionnels. Blanquer a fait une réforme cosmétique avec des choses qui coutent cher comme la co-intervention. La modification de la seconde, avec les familles de métier, s’est faite au détriment de la professionnalisation. Elle était un peu obligatoire car les élèves arrivent deux années plus jeunes avec un niveau encore plus faible. Le système s’est détérioré avec la baisse de niveau et la déprofessionnalisation. L’objectif aujourd’hui devrait être de voir comment faire une marche en avant et non une marche arrière.
E. Macron lance une nouvelle réforme avec le doublement du temps des stages et l’adaptation de l’offre de formations aux besoins locaux des entreprises. Qu’en pensez-vous ? Actuellement il y a une grande distance entre les syndicats de la voie professionnelle et le projet de la ministre. Cela a été mal introduit. Si on supprime ces heures de cours en lycée pour les remplacer par des heures en entreprise on supprime 8 à 10 000 emplois (sur 66 000 professeurs de lycée professionnel NDLR). De plus les syndicats ont l’impression que tout est fait à l’avance y compris dans les groupes de travail. On ne voit pas de place pour une vraie discussion. A mon avis il faudrait modifier fondamentalement l’approche de la réforme de l’enseignement professionnel, telle qu’elle a été engagée.
J’ai suggéré que soit dressé rapidement, dans un premier temps, un état des lieux si possible partagé, coiffé d’un simple chapeau définissant les objectifs : la montée en gamme des compétences de la population pour contribuer à la compétitivité et à la réindustrialisation du pays, en y ajoutant la nécessité d’inclure un volet culturel et social. Une réforme sur le fond des enseignements professionnels apparait bien à tous comme une nécessité, après tant d’années de réformes essentiellement cosmétiques. Il s’agirait, dans un deuxième temps de définir, toujours en concertation, quatre ou cinq chantiers prioritaires à engager avec l’appui de groupes de travail susceptibles d’émettre des propositions pouvant être prises en compte, si possible, en temps réel. Le temps presse…
En résumé j’ai proposé d’entamer au cours des quelques semaines qui viennent une vraie concertation et non un simulacre de concertation, avec des conclusions de fait écrites à l’avance. Il ne s’agit pas pour moi de rejeter à priori l’allongement des périodes de formation en milieu professionnel. Tout au contraire, les ayant introduites dans les CAP et au sein du baccalauréat professionnel. Mais de justifier d’autant plus facilement leur allongement qu’il s’accompagnerait aussi d’une formation générale approfondie, ce qui nécessite aussi un temps plus long…
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M. Bloch : quelle réforme de la voie professionnelle ?
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Mettons un terme au silence de P. Ndiaye
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