Forte mobilisation pour défendre les lycées professionnels
Le combat pour défendre notre corps ne fait que commencer
Les syndicats cherchent un interlocuteur crédible
Qui a vraiment en charge l’enseignement pro ?
Dans une lettre ouverte du 10 octobre, les secrétaires généraux de 7 syndicats (Cgt, Fsu, Unsa, Snetaa FO, Snalc, Sud et Cnt) interpellent Pap Ndiaye sur son silence à propos de la réforme de la voie professionnelle. Un silence qui souligne la position du ministre et de la réforme… et qui inquiète pour la suite de la concertation.
« L’ensemble des syndicats signataires expriment leur étonnement devant votre absence d’expression vis-à-vis des annonces sur la réforme de la voie professionnelle », écrivent les secrétaires généraux des 7 syndicats (Cgt, Fsu, Unsa, Snetaa FO, Snalc, Sud et Cnt) dans leur lettre ouverte du 10 octobre. En outre, le Snetaa-FO dénonce le fait que : « Les personnels des LP découvrent au fil des interventions présidentielles les mesures phares d’une réforme qui s’impose sans concertation ». Pour le Secrétaire Général du Snetaa-FO, Pascal Vivier, il faut modifier radicalement l’approche de la réforme de l’enseignement en LP, telle qu’elle a été engagée. Mais, ce changement de méthode passe obligatoirement par le choix d’un interlocuteur crédible. Or, Madame Carole Grandjean n’a plus aucune crédibilité : elle doit partir !
Une réforme rejetée par toute la profession.
Parce qu’elle est unanimement hostile à cette réforme du LP. « L’augmentation du temps de stage entrainera moins d’heures d’enseignement dans nos lycées. Quelles seront les disciplines définies comme « fondamentales » ? Que vont devenir les collègues des disciplines abandonnées ? La volonté de renvoyer la ventilation du volume d’enseignement général au niveau local impliquerait une remise en cause du caractère national des diplômes professionnels », écrivent-ils. « La diminution du temps scolaire et la disparition de certaines formations avec la restructuration des cartes de formation percuteront les enseignants de matières professionnelles pour qui le président a déjà annoncé un vaste plan de reconversion. L’expérience vécue dans ce domaine par nos collègues de Gestion-Administration nécessite des engagements fermes du ministère pour permettre de vraies reconversions et se donner les moyens d’une vraie politique RH. »
Face à une réforme de cette ampleur, qui veut totalement réorienter l’enseignement professionnel d’un dispositif d’enseignement vers un outil d’insertion piloté en grande partie par les entreprises locales, ce n’est sans doute pas par hasard que les syndicats cherchent un interlocuteur.
« Nos organisations syndicales attendent des réponses de votre part aux inquiétudes d’une profession déjà fatiguée et malmenée par la réforme de 2018″, écrivent les syndicats. Mais, le vrai interlocuteur semble inaccessible. Et les rencontres avec C. Grandjean, si l’on en croit les comptes rendus syndicaux, ont toutes été très décevantes.
Cette situation ne s’installe pas par hasard. L’Elysée s’est donné le moyen d’avoir, par le ministère de C. Grandjean, accès aux services du ministère pour faciliter la mise en place de la réforme, tout en brouillant les responsabilités. La riposte syndicale est tout autant efficace : tous les syndicats de la voie professionnelle ont appelé à la grève aujourd’hui.
Des PLP actifs dans les manifestations
Le 18 octobre est d’ores et déjà une journée de grève réussie dans l’Éducation nationale pour le RETRAIT DU PROJET de destruction de l’enseignement professionnel.
Le projet Macron de réforme des lycées professionnels vise à les transformer en centres d’apprentissage livrés au patronat, à s’attaquer aux diplômes nationaux et au statut des professeurs de lycée professionnel. Le président Macron prévoit même de confier la présidence des Conseils d’administration des LP aux chefs d’entreprises, qui décideraient des fermetures et ouvertures de formations, en fonction des besoins locaux.
« Nos élèves n’ont pas besoin de plus d’entreprise, mais de plus d’École ! » Un lycéen de lycée professionnel a un statut scolaire, il est un élève et il doit le rester. Ce projet de réforme est un recul sans précédent qui conduit à la privatisation de l’École et à la destruction des diplômes reconnus dans les conventions collectives. Le SNETAA-FO se félicite de la participation de tous les syndicats de la voie professionnelle à cette manifestation. Le syndicat des PLP tient à remercier les collègues qui ont participé à cette mobilisation et qui ont ainsi contribué à son succès.
Après la grève, la contagion est possible
Nul ne peut exclure que le mouvement de contestation ne puisse s’étendre.
La France est un pays où la grogne sociale s’exprime souvent vite et fort. Il n’y a pas de doute : les grèves dans les raffineries sont une épreuve de force pour le gouvernement, aux prises avec les retombées de la crise énergétique provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Après presque trois semaines de grève, le gouvernement a renouvelé les réquisitions. Mais le retour à la normale sera long. À en juger par l’état d’esprit des Français, il n’aura peut-être pas lieu. Nombre d’entre eux, sont exaspérés par les pénuries de carburant : l’hiver sera dur pour les catégories les plus modestes. Ce mois-ci, tandis que les élites parisiennes célébraient la Fashion Week, les maires français réduisaient la température dans les écoles, fermaient des piscines et limitaient les horaires d’ouverture des musées. Crise des carburants, baisse du pouvoir d’achat, dégradation des services publics, remise en cause du droit de grève, … des sujets qui fâchent dans l’Hexagone.
Les mobilisations actuelles font apparaître un sentiment de révolte. Le contexte social est explosif. Un rapport de force s’installe, entre le peuple et ceux qui les gouvernent. Face aux manifestations, le gouvernement pourra-t-il longtemps jouer la carte de l’épreuve de force ?
L’automne de la contestation sociale est arrivé
L’évidente nervosité du gouvernement ne laissent guère de doute : l’Hexagone est bel et bien déjà entré dans l’automne de la contestation si longtemps redouté. Pénurie d’essence et coupures de courant menacent, le mouvement de contestation commence à faire tache d’huile. L’ambiance est inflammable ces jours-ci, la grève dans les transports et à l’éducation nationale sont un signe qui ne trompent pas. Un rapport de force s’installe, entre le peuple et ceux qui les gouvernent, pour la défense des retraites, du pouvoir d’achat, des services publics, etc…
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