« Brown-out » :
Perte de sens au travail
Un épuisement de l’individu
Qu’est-ce que le « brown-out », ce syndrome causé par la perte de sens au travail ? Dans le lexique de l’électricité, un « brown-out » désigne une baisse de tension. Cette expression de langue anglaise est aussi le nom d’un syndrome qui caractérise exactement la même chose, mais dans le monde du travail : une perte de sens qui se traduit par une « extinction des feux. » C’est un épuisement de l’individu par l’absurdité de ce qu’il fait. Un sentiment de fatigue généralisée, une sorte de ras-le-bol dont on ne perçoit pas la fin.
Dans certains cas, un emploi perd son sens à la suite d’un élément déclencheur, comme un projet impossible à mener. Ou en raison d’une forme d’usure. Dans d’autres cas encore, le travail en lui-même est en cause : de nombreux articles ou professionnels font le lien entre ce syndrome et les bullshit jobs, littéralement les «boulots à la con». Un concept théorisé par l’anthropologue David Graeber pour désigner ces emplois qui se sont multipliés ces dernières années, et qui peuvent faire souffrir ceux qui les occupent.
Il y a plusieurs symptômes du brown-out. Parmi ceux-ci, il y a par exemple la disparition du goût pour des tâches qui intéressaient jusque-là, l’absence d’intérêt pour les activités auxquelles vous participiez jusqu’alors, ou encore la succession de crises de colère, sans véritables causes. Le brown-out se traduit par un désengagement du salarié, écartelé entre la nécessité d’avoir un emploi et l’impression de mener des tâches contre-productives, vaines et inutiles.
Qui sont les salariés touchés par le brown-out ?
Il existe de nombreux profils différents : un ingénieur, mais aussi une enseignante, une secrétaire de direction, une journaliste, un policier … « La « modernisation du travail » par l’arrivée de nouvelles technologies rend certains métiers sans intérêt, répétitifs, ennuyeux, non stimulants, note le syndicat Force ouvrière. Le salarié se sent dévalorisé et a alors l’impression que son travail est non seulement inutile, mais qu’il étouffe en plus son potentiel. Il finit par sombrer dans l’absurdité des tâches, à se désintéresser de son travail voire tomber dans une dépression. »
Le brown-out n’est pas le seul syndrome, qualifié par un terme de langue anglaise, symptomatique d’un mal-être au travail. Il y a aussi le burn-out, le bore-out… Et les frontières entre ces différents états mentaux peuvent parfois paraître ténues. C’est la même chose au sens où c’est un épuisement de l’individu. Par l’absurdité de ce qu’il fait dans le cadre du brown-out. Par l’excès de travail dans le burn-out. Et par le manque d’activité dans le bore-out.
La question de l’engagement au travail
Brown-out, ce terme n’est pas nouveau. Mais on voit, depuis la pandémie de Covid-19, une résurgence de toutes ces questions sur le sens du travail. Un questionnement sur le sens du travail, des salariés qui s’interrogent sur leurs priorités sous l’effet d’une crise sanitaire agissant comme un révélateur… Ce sont aussi quelques-unes des explications parfois avancées pour expliquer un autre bouleversement qui agite le monde du travail depuis plusieurs mois : la Grande démission. C’est un peu l’aboutissement de ces différentes pathologies, du burn-out au brown-out. On n’y croit plus. Et il faut y croire pour tenir le coup tous les jours.
Un questionnement sur le sens du travail, des salariés qui s’interrogent sur leurs priorités sous l’effet d’une crise sanitaire agissant comme un révélateur… Ce sont aussi quelques-unes des explications parfois avancées pour expliquer un autre bouleversement qui agite le monde du travail depuis plusieurs mois : la Grande démission. « C’est un peu l’aboutissement de ces différentes pathologies, du burn-out au brown-out, reprend François Baumann. On n’y croit plus. Et il faut y croire pour tenir le coup tous les jours. »
Le brown-out est à mettre en perspective avec le quiet-quitting, la «démission silencieuse», autre terme apparu récemment et qui consiste, pour un salarié, à faire son travail, ni plus ni moins. Ce qui est « juste normal », rappelle encore Vincent Meyer. Tous ces concepts mettent en exergue, poursuit-il, la question de l’engagement, qui constitue aujourd’hui «une valeur forte au travail».
Problème : selon une enquête menée par l’institut de sondage Gallup, 21 % des salariés interrogés dans le monde se disent «engagés» dans leur travail. Contre 14 % en Europe et 6 % en France. Gallup définit «l’engagement» d’un salarié comme son implication et son enthousiasme au travail et sur son lieu de travail.
Dans ce contexte, les employeurs sont forcés de repenser certaines pratiques, certains modes d’organisation. Les entreprises, comme les administrations, sont obligées de suivre. Certaines le font, avec une remise en cause sérieuse des méthodes de management, un développement de l’autonomie au travail, des modes d’organisation qui permettent plus de flexibilité, un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle plus fort, et un soutien aux managers. Des pistes pour lutter contre ces syndromes synonymes d’un mal-être au travail, qui ne sont pas toujours bien compris pour l’encadrement. Mais dans le cas du brown-out, le management ne comprend pas forcément bien ce qui se passe, il y a un certain mépris… Et ça déprime encore plus les gens.
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Pensée du jour : « Mettre tout en équilibre, c’est bien. Mettre tout en harmonie, c’est mieux. » Victor Hugo
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