1ère journée de mobilisations
un jeudi porteur d’espoir
Le 19 janvier 2023 n’est pas un « jeudi noir »
Mobilisations massives et dans le calme
« Avec cette réforme des retraites, on prend tous une peine de deux ans ferme », avait annoncé le 13 janvier sur France 2, le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot. Force ouvrière dit « Stop ! Ce nouveau recul est inacceptable : 62 ans c’est déjà trop ! … Cette réforme est injuste et inutile »… « Le gouvernement aurait pu répartir l’effort de financement sur l’ensemble de la société, en faisant participer les entreprises. Il n’a pas fait ce choix. Il a préféré faire celui de pénaliser la majorité des actifs. »
L’effet sur les pensions du recul de l’âge légal : tout le monde n’a pas compris que le recul de 2 ans pour partir à la retraite peut entraîner une baisse de la pension… Prenons l’exemple d’une femme qui a commencé à travailler à 24 ans et a eu trois enfants. En l’état, elle peut partir à taux plein à l’âge légal, 62 ans, car ses enfants lui ont « fait gagner » six annuités. Dans le cas où elle décide de travailler jusqu’à 64 ans, elle bénéficie d’une surcote de 10 %. Avec la réforme, si elle s’arrête à 62 ans, elle subira une décote de 10 % ; et si elle travaille jusqu’à 64 ans, elle ne bénéficiera plus de la surcote qu’elle avait jusque-là. Pour la conserver, elle devra travailler jusqu’à 66 ans.
Conscients que le gouvernement a décidé de « violer leurs droits sociaux fondamentaux, » les français l’ont fait savoir avec calme et détermination. Les manifestations qui ont débuté aujourd’hui sont sans précédents depuis 1995. Le mouvement de protestation a été massivement suivi dans toute la France, en particulier dans la fonction publique. Des mobilisations estimées a plus d’un million de personnes. (1 million selon la police, 2 millions selon la CGT)
FO demande le retrait de la réforme et appelle à une nouvelle journée d’actions pour le 31 janvier
Comme la plupart des réformes récentes, celle-ci a été réalisée sans réellement prendre en compte les avis des personnes concernées, à savoir, le monde du travail. Au mieux des simulacres d’expérimentation, de simulation et de discussion ont été organisées.
Pour le « biker » moustachu à la tête de Force ouvrière : «Il n’y a pas de problème de financement des retraites, mais un problème d’emploi» L’humanité du 15/01/2023
Il a martelé l’opposition de son syndicat à la réforme des retraites qui repousse à nouveau l’âge légal de départ et accélère l’augmentation de la durée de cotisations. Pour FO le véritable problème n’est pas celui du financement du système des retraites (en particulier par l’allongement de la durée de cotisation des actifs) : c’est surtout celui du maintien dans l’emploi des seniors (55 ans et plus).
Bien sûr, il faut équilibrer les comptes de la sécu.
Mais, pas à n’importe quel prix !
Bien sûr, il faut équilibrer les comptes pour assurer la pérennité du système. Et cesser d’endetter les générations futures. Mais la vraie raison de la réforme des retraites est ailleurs : c’est l’impérieuse nécessité de faire remonter le taux d’emploi en France. Car c’est sa faiblesse qui, depuis vingt ans, réduit le PIB par tête, et déclasse l’Hexagone inexorablement par rapport à l’Allemagne, aux Etats-Unis ou aux pays nordiques. D’ailleurs, ô paradoxe, les premiers à protester contre toute modification du système de retraite sont précisément ceux qui souffrent le plus de ce déclassement, qu’ils ressentent dans la baisse progressive de leur pouvoir d’achat.
La France, comparée aux autres pays industrialisés, possède une population active tronquée aux deux extrémités. C’est une donnée statistique incontestable : « pas assez de jeunes et de vieux en emploi ». La récente réforme de l’apprentissage a fait remonter mécaniquement le taux d’emploi des jeunes (surtout les 20-25 ans) ; pour le gouvernement le décalage de l’âge légal de la retraite et l’augmentation du nombre de trimestres cotisés a pour objectif (non avoué) de faire remonter celui des 55-64 ans, qui n’est aujourd’hui que de 56% en France, contre 71,9% en Allemagne et 60,5% en zone euro (l’écart pour les 60-64 ans étant carrément un gouffre, avec un taux de 33% en France contre 60% en Allemagne et 70% en Suède).
La remontée du taux d’emploi en France est la « mère de toutes les réformes ». Celle qui permet d’enrayer le déclin économique du pays. Pour autant, la voie choisie par le gouvernement est déconnectée de la réalité ! Comment ne pas être conscient que les salariés peuvent être fatigués, voire usés, à la fin de leur carrière ? Leur charge de travail doit donc être réduite progressivement, en fonction des emplois occupés et de leur état de santé. La CPA « choisie » est le corollaire indispensable d’une réforme équitable du système de retraite.
Certes, dans une économie solidaire, quand la richesse produite par habitant augmente, le pouvoir d’achat du plus grand nombre doit augmenter (… sous certaines conditions). Ainsi, faire remonter le taux d’emploi des séniors permettrait mécaniquement d’alléger les charges sociales qui pèsent actuellement sur les salariés, et augmenter d’autant leur pouvoir d’achat.
Enfin, pour certains, le faible taux d’emploi des seniors dans notre pays serait un frein à la réforme des retraites (« ça ne marchera pas : les entreprises ne veulent pas de vieux »), mais cet argument peut être en réalité un argument en sa faveur. Le passé récent le montre. Depuis 2010, quand l’âge légal a été porté de 60 à 62 ans, puis avec la réforme Touraine de 2014, le taux d’emploi des 55-64 ans a bondi. Cet effet devrait s’accentuer avec la généralisation des CPA. La remontée du taux d’emploi en France ne pourra se faire que sur la base d’un travail « choisi » (et adapté), et certainement pas sur la base d’un travail « contraint ».
Le silence des organisations patronales. Le nombre de chômeurs dépend surtout des décisions des entreprises. Leur responsabilisation, surtout celle des entreprises familières des plans de départs anticipés XXL, est donc vitale. Une mobilisation au quotidien aussi, pour en finir avec les préjugés ou les discriminations au recrutement.
L’index « senior » est un pis-aller. Il ne suffira pas ! La sécurité sociale doit prendre en charge une partie de la rémunération des séniors salariés pour compenser la réduction progressive de leur temps de travail. Cela couterait moins cher que de financer le chômage de longue durée. A cet égard, les entreprises auraient pu accompagner le gouvernement en faisant des propositions. Or, sur ce sujet majeur, les organisations patronales gardent un silence… assourdissant.
Il faut engager une réflexion sur les fins de carrière dans le public…
Il est urgent de rétablir la CPA !
En matière d’usure professionnelle et de pénibilité, tout reste à faire. Pour faire accepter ce recul en matière de droits sociaux, le gouvernement Borne promet « en même temps » de mieux prendre en compte l’usure et la pénibilité, … du moins dans certains secteurs, et … d’offrir aux fonctionnaires le bénéfice de la retraite progressive (CPA : cessation progressive d’activité), dispositif qui existe déjà dans le secteur privé, notamment pour pallier la difficulté des séniors à y conserver ou retrouver un emploi.
C’est un état de fait : les personnels de l’éducation nationale sont fatigués à la fin de leur carrière ! Il est inacceptable que leur usure professionnelle continue de faire l’objet d’un déni. On ne peut se satisfaire d’un statu quo en ce domaine car l’épuisement et la souffrance des personnels sont en hausse. La réalité et la profondeur de l’usure professionnelle doivent être reconnues et mesurées à l’aide de critères objectifs et d’instruments appropriés, utilisés par des experts indépendants.
Une réforme des retraites ne peut pas faire l’économie d’une réflexion sur les fins de carrière qui autoriserait, notamment, les départs progressifs et les aménagements du temps de travail. On doit se poser la question de la pénibilité des métiers. Car, si on travaille jusqu’à 64, 65, voire 67 ans, on peut se demander dans quel état nous serons. On a déjà beaucoup de collègues qui font état en fin de carrière de troubles musculosquelettiques, de difficultés au niveau du dos. On a aussi la question du bruit et des acouphènes. D’ailleurs, les personnels enseignants qui partent actuellement à la retraite préfèrent souvent le faire sans attendre, et ce en dépit des conséquences que cela entraîne sur le niveau de leur pension. En effet, 40% d’entre eux subissent une décote (et une décote supérieure à 15% pour plus d’un tiers d’entre eux !). Ils partent en retraite dès qu’ils le peuvent, car dans la plupart des cas ils n’en peuvent plus. C’est inacceptable !
Pour le SNETAA-FO, la cessation progressive d’activité, offerte dès 55 ans aux agents publics, doit permettre de réduire le nombre d’arrêts de travail, de CLD et de CLM. Comme le mi-temps thérapeutique, la CPA permet de percevoir un plein traitement, et de cotiser pour sa retraite, en effectuant un temps partiel (dont la quotité serait fonction du bilan de santé).
L’usure professionnelle doit être enfin reconnue et l’on doit définir les modalités de sa prise en compte, aussi bien en fin de carrière que tout au long de la carrière, en prenant des mesures d’aménagement et de prévention appropriées.
Enfin, il convient de rappeler que dans l’éducation nationale cette réforme vient percuter un « ras-le-bol général », dont le « malaise » s’exprime dans le cortège bien au-delà de la question des retraites. C’est aussi un tenace sentiment de « mépris », et une franche opposition à d’autres réformes, comme celle du lycée professionnel, qui ressort du discours de nombreux manifestants.
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Pensée du jour : Le projet de réforme des retraites est présenté comme une « mesure de justice »… Au fait, qui sont les gagnants de cette réforme ?
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Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite pour la première fois dans l’opacité. Enfin, sur l’ensemble des opérations de mutation on constate une chute des candidatures. D’ailleurs, cela représente une centaine de demandes de moins que l’an dernier. Tout d’abord, le phénomène s’explique par la crise sanitaire. Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP sont dessaisies de toutes les opérations de carrière.
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Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP ne gèrent plus les opérations de carrière.
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Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par contre, le Vice-recteur ne déroge à la LTFP. Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite dans une complète opacité.