Retraités des Outre-mer :
une population très fragile
En 2020, un retraité touchait en moyenne 1.430 euros en France métropolitaine
contre moins de 1.300 euros dans les Outre-mer (où le coût de la vie est supérieur).
Les retraités des Outre-mer
Le projet de réforme des retraites a été présenté à la presse jeudi dernier, mais il fait déjà polémique depuis plusieurs semaines. Il impactera nécessairement les seniors des Antilles, de la Guyane et de La Réunion qui touchent en moyenne des pensions plus faibles que dans l’Hexagone. Une situation qui varie d’un département (et/ou d’un territoire) à l’autre.
L’exécutif souhaite le faire de passer de 62 à 64 d’ici à 2030. Une situation qui est déjà une réalité dans les DROM. Selon la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), l’âge moyen de départ à la retraite en 2021 s’échelonne entre 64,3 ans (à La Réunion) et 65 ans (en Guyane), tandis qu’il n’est que de 62,7 ans en France métropolitaine.
Âge moyen au départ à la retraite en 2021.
Cette tendance de départs à la retraite plus tardifs dans les Outre-mer montre la volonté de bénéficier d’une retraite à taux plein, ou tout du moins d’une pension qui ne soit pas trop faible ou sujette à une décote, après avoir eu des carrières beaucoup plus erratiques que dans l’Hexagone.
« La misère serait moins pénible au soleil »(Aznavour)
Emploi informel, métiers peu qualifiés. D’après l’INSEE de l’Océan Indien qui a mené une étude spécifique à La Réunion, « les retraités d’aujourd’hui ont cotisé moins longtemps, la durée de cotisation en moyenne est plus basse qu’ailleurs. Ils ont travaillé moins souvent, ont eu davantage d’interruption de carrière. » Un schéma que l’on retrouve dans les Antilles et en Guyane. Le responsable de la publication ajoute qu’il y a quelques dizaines d’années, l’emploi informel était très présent. Or ceux qui ne déclaraient pas leur travail ne cotisaient pas et n’ont aujourd’hui pas de pension représentative de ce qu’ils ont réalisé. Par ailleurs, « les emplois occupés sont moins qualifiés donc ce sont surtout des retraités anciens ouvriers et employés avec des pensions de retraite moindre ». C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’en moyenne, le niveau des pensions dans les Outre-mer est plus faible que dans l’Hexagone.
Une grande pauvreté plus fréquente et plus intense.
S’il n’existe pas encore des données chiffrées précises sur ce point, différentes sources sur plusieurs années permettent cependant de montrer les écarts entre les DROM et l’Hexagone, à commencer par la grande précarité chez nos aînés.
Une personne est dite en situation de grande pauvreté si elle est à la fois en situation sévère de pauvreté monétaire (niveau de vie inférieur à 50 % du niveau de vie médian français) et de privation matérielle et sociale (au moins 7 privations sur 13 qui concernent les repas, les vêtements, les meubles, etc.).
Or, selon une étude de l’INSEE de juillet 2022, la grande pauvreté est bien plus fréquente et beaucoup plus intense en Guadeloupe, Martinique, Guyane et à La Réunion, et les personnes âgées ne sont pas épargnées. 9 à 15% des retraités des DROM sont en effet en situation de grande pauvreté, contre 1% en moyenne en France métropolitaine.
Part des retraités en situation de grande pauvreté dans les outre-mer (DOM) en 2018 (en euros).
Des pensions inférieures de 10 à 17 %.
De façon plus globale, selon les données de 2021 de la CNAV (qui s’occupe de la retraite de base du régime général) et celles de 2020 de l’Agirc-Arrco (qui s’occupe des retraites complémentaires), un retraité qui réside dans les Outre-mer touche en moyenne une pension inférieure de 10 à 17% à ce que perçoit un senior qui vit en France métropolitaine.
À une exception près : Mayotte. Pour ce territoire, il n’existe que les chiffres de la retraite de base. Mais même en ne prenant en compte que ces données, on voit que l’écart est beaucoup plus prononcé : un Mahorais ne touche qu’un tiers de ce que perçoit en moyenne un retraité dans l’Hexagone.
Pension mensuelle moyenne par territoire (en euros).
Toutes ces données en France métropolitaine et en Outre-mer, visibles dans l’infographie ci-dessus, comptabilisent en fait ceux qui résident sur chaque territoire et non pas seulement les natifs. Or, parmi les résidents, il y a des retraités expatriés ou des anciens fonctionnaires qui ont pu bénéficier de dispositifs spécifiques qui augmentent leur pension (voir ci-après).
Si l’on ne prend en compte que les natifs, on voit que l’écart s’accroît davantage entre les Outre-mer et l’Hexagone, comme le montre la seule étude du genre faite à La Réunion.
Les retraites les plus faibles à La Réunion.
D’après cette étude de l’INSEE qui se base sur des chiffres de 2016, les natifs réunionnais vivant dans un département d’Outre-mer perçoivent les pensions de retraite les plus faibles des régions françaises : 1.160 € brut par mois en moyenne en 2016, soit 28 % de moins que dans l’Hexagone.
Un écart qui s’explique par les carrières plus compliquées, l’emploi informel et les emplois peu qualifiés, mais aussi par une spécificité de La Réunion : le SMIC.
Il était plus bas sur l’île et « n’a été aligné sur l’Hexagone qu’en 2016, explique Sébastien Seguin, qui a rédigé cette étude. Les retraités d’aujourd’hui étaient à un SMIC plus bas que celui dans l’Hexagone. » Et touchent donc des pensions plus faibles. […]
L’indemnité temporaire de retraite : en cours de suppression.
À certaines conditions, les retraités de la fonction publique d’État pouvaient percevoir une indemnité temporaire de retraite (ITR) pour compenser la cherté de la vie lorsqu’ils résidaient dans certains territoires d’outre-mer. L’indemnité temporaire de majoration de pension était fixée à : 35 % à La Réunion et Mayotte, 40 % à Saint-Pierre-et-Miquelon et 75 % à la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et Polynésie française. Mais ce dispositif a été dévoyé au fil du temps : un certain nombre de fonctionnaires d’État, sans lien avec les Outre-mer, sont venus passer leur retraite dans les territoires concernés par l’ITR dans le seul but d’augmenter leurs revenus. Le dispositif a donc été réformé et est en train disparaître progressivement. Pour les fonctionnaires retraités depuis 2009, le plafond va baisser au fil des années jusqu’à 0 € en 2028. Ceux qui prendront leur retraite à compter de 2028 n’en recevront plus.
Un vieillissement rapide aux Antilles
Cette réforme du système des retraites est censée répondre au vieillissement de la population et à la dégradation financière de ses caisses. Un vieillissement qui concerne aussi les DROM. Actuellement, la part des retraités dans la population locale tourne autour de 20% en France métropolitaine et dans les Antilles. Il est plus faible à La Réunion (11,70%) et surtout en Guyane (4,70%).
Part des retraités dans la population par territoire en 2019
.
Mais d’après l’INSEE, si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, le vieillissement de la population s’accentuerait dans la Caraïbe. Ainsi, si l’âge médian en Guadeloupe et en Martinique est respectivement de 41 et 43 ans en 2018, à l’horizon 2070, un Antillais sur deux aurait plus de 58 ans. Sur la période 2018-2070, la Guadeloupe et la Martinique connaîtraient donc les deux plus importantes baisses de population des régions françaises.
Pour la délégation à l’Outre-mer du Conseil économique, social et environnemental, « le vieillissement rapide de la population, notamment en Martinique et Guadeloupe, pourrait entraîner une augmentation de la pauvreté car nombre de personnes âgées ont eu des parcours professionnels fragmentés et marqués par la précarité. »
La situation dans le Pacifique sud
Que ce soit en Guyane, dans les Antilles, à Saint-Pierre et Miquelon ou dans l’Océan Indien, les règles sont les mêmes – pour l’instant – que dans l’Hexagone, à savoir : un âge légal de départ à la retraite fixé à 62 ans ; 172 trimestres de cotisation nécessaires pour avoir une pension à taux plein. Mais dans le Pacifique, chaque territoire d’Outre-mer a un fonctionnement différent.
Polynésie
En Polynésie, le système de retraite a été modifié en 2018. Ainsi, l’âge légal de départ à la retraite a progressivement augmenté pour atteindre 62 ans en 2023. La durée de cotisation est passée de 140 trimestres en 2019 à 152 trimestres en 2023. L’âge de départ de retraite à taux plein est passé à 65 ans en Polynésie, contre 67 ans dans l’Hexagone actuellement.
Nouvelle-Calédonie
Le Caillou voit lui aussi ses règles changer avec une réforme votée en février 2022. L’âge légal de départ à la retraite va passer au fur et à mesure de 60 ans en 2023 à 62 ans en 2026. Quant à la durée de cotisation, elle va petit à petit augmenter de 35 ans (soit 140 trimestres), à 37 en 2026 (soit 148 trimestres).
Wallis et Futuna
C’est le territoire français d’Outre-mer qui a l’âge légal de départ à la retraite le plus bas : 60 ans. Par contre, la cotisation ne fonctionne pas de la même manière. La pension représente la moyenne des 15 meilleures années de salaire, multiplié par le taux qui correspond au nombre d’années de cotisations.
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Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite pour la première fois dans l’opacité. Enfin, sur l’ensemble des opérations de mutation on constate une chute des candidatures. D’ailleurs, cela représente une centaine de demandes de moins que l’an dernier. Tout d’abord, le phénomène s’explique par la crise sanitaire. Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP sont dessaisies de toutes les opérations de carrière.
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Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP ne gèrent plus les opérations de carrière.
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Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par contre, le Vice-recteur ne déroge à la LTFP. Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite dans une complète opacité.