Projet de réforme des retraites :
le front syndical uni, un fait rarissime

publié le 09/01/23
Réforme des retraites : aux grands maux, les grands moyens
Alors les syndicats mettent leurs différends de côté pour faire front, ce mardi 10 janvier, c’est d’une même voix que les principales organisations syndicales et de jeunesse ont appelé à descendre dans la rue le jeudi 19 janvier prochain pour manifester contre le projet de réforme des retraites dévoilé un peu plus tôt dans la journée par la Première ministre Élisabeth Borne. Avec une mesure dans le collimateur : le recul de l’âge légal de départ.
L’appel émane des principaux syndicats : la CGT, Force Ouvrière, les « réformistes » CFDT, CFTC et CFE-CGC ainsi que l’Unsa, Solidaires, FSU et cinq organisations de jeunesses. En tout, ce sont donc treize représentations qui défileront ensemble. Un front syndical uni, que l’on pensait en voie de disparition, apparaît ainsi ressuscité. « Avec un peu d’humour, j’ai dit à la Première ministre qu’elle avait réalisé un exploit : cela faisait 12 ans que l’ensemble des organisations syndicales dans ce pays ne s’étaient pas unies contre une réforme », déclarait ainsi à la presse Philippe Martinez à l’issue d’ultimes échanges avec Élisabeth Borne le 4 janvier.
Toutes les tentatives d’union n’ont pas été couronnées de succès
1995, 2003 et 2010, les réformes des retraites font l’unanimité contre elles.
Douze ans plus tôt, c’était en 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy et avec un gouvernement Fillon qui avait en son sein comme ministre du Travail un certain Éric Woerth, alors LR et passé depuis chez Renaissance. L’objet du courroux syndical d’alors ? Rien d’autre qu’une réforme des retraites visant à reculer l’âge légal de départ de 60 à 62 ans. À l’époque, la mobilisation commence avant même la présentation du texte. Et une intersyndicale remarquable se met en place : CGT, CFDT, CFTC, FSU, l’UNSA et Solidaires marchent ensemble. Force Ouvrière fait un temps cavalier seul avant de rejoindre certaines journées d’action. Entre mai et novembre 2010, les manifestations s’enchaînent et réunissent jusqu’à 3,5 millions de participants, selon les chiffres des organisations syndicales. Sans pour autant empêcher le gouvernement de mener son projet à terme.
Ce demi-échec laisse tout de même un constat : toucher aux retraites est presque l’assurance de voir renaître l’union syndicale. Au cours des vingt dernières années, quatre des cinq mobilisations lancées par l’ensemble des organisations portaient effectivement sur ce sujet on ne peut plus sensible.
À l’automne 1995, le plan Juppé, qui visait à aligner les retraites des fonctionnaires sur celles, moins avantageuses, du privé provoque les plus grosses manifestations depuis la mobilisation de Mai-1968. Mais l’unité ne dure pas éternellement : fin novembre, après pratiquement deux mois de front commun, la cheffe de file de la CFDT Nicole Notat, qui soutient un de volets de la réforme, refuse de participer aux dernières manifestations.
Huit ans plus tard, c’est la loi Fillon touchant là encore aux régimes des retraites qui ulcère les syndicats. Le 13 mai 2003, l’ensemble des organisations descendent dans la rue et entraînent entre un et deux millions de personnes avec elles. Mais l’union ne fait pas long feu : dès le 15 mai, la CFDT et la CGC signent un accord avec le gouvernement.
Au milieu de tous ces exemples, l’année 2006 fait néanmoins figure d’exception. Cette fois-là, ce n’est pas un projet de réforme des retraites qui jette la France et toutes ses organisations syndicales dans la rue, mais celui instaurant le Contrat première embauche (CPE). Les manifestations monstres, auxquelles les syndicats étudiants participent massivement, paralysent alors la France. Et le gouvernement de Dominique de Villepin qui finit par retirer son texte.
Les syndicats seront-ils tirer des leçons de leurs erreurs passées ?
Or si ces précédents ont tant marqué, c’est parce que toutes les tentatives d’union ne sont pas couronnées de succès. Exemple en novembre 2013 lorsque Laurent Berger (CFDT) et Thierry Lepaon (CGT), s’inquiétant que le « désarroi de la société » ne l’amène à « se laisser entraîner par l’expression des pires populismes », décident de convier l’ensemble de leurs homologues pour échanger sur des solutions communes. « Merci, mais non merci », répond dans l’esprit et dès le lendemain le chef de FO, Jean-Claude Mailly. « Je ne veux pas faire semblant d’être d’accord » , justifie-t-il sur RTL.
Trois ans plus tard, la division persiste lors de la présentation de la loi El-Khomri dite « Loi travail ». Malgré l’opposition de tous les syndicats au texte, deux lignes distinctes empêchent un front commun de se former : les syndicats dits réformistes tentent de faire évoluer le texte, tandis que les deux organisations les plus radicales, la CGT et FO, réclament son retrait.
Il faudra attendre fin 2019 et une nouvelle tentative de réforme des retraites pour les entendre à nouveau tous parler d’une même voix, contre le projet de loi porté par Édouard Philippe. Après s’être désolidarisée des autres centrales dans un premier temps, la CFDT rejoint finalement la grogne et participe à la manifestation du 17 décembre. La cause de ce revirement : l’instauration d’une mesure d’âge fixée… à 64 ans. L’épidémie de Covid-19 qui s’abat sur la France quelques mois plus tard oblige le gouvernement à renoncer au projet.
Temporairement donc puisque trois ans plus tard, le revoilà sur le tapis, porté cette fois par Élisabeth Borne et Olivier Dussopt. Avec, là encore, une mesure d’âge qui braque les syndicats. Tout le monde est d’accord pour combattre le recul de l’âge légal de départ à la retraite.
« À la CFTC, on ne descend dans la rue qu’en dernier recours », confiait Cyril Chabanier (CFTC) le 4 janvier, au sortir d’une réunion avec la Première ministre. Or pour ce syndicaliste, pourtant favorable à l’idée d’une réforme, le recul de l’âge légal justifie la mobilisation. « On n’en veut pas », abondait le leader de la CFDT Laurent Berger le même jour, tout en reconnaissant sans sourciller l’existence de divergences sur les autres volets de la réforme. Mais comme le prouve l’appel commun à manifester, l’envie de « faire ensemble » et surtout, de faire ensemble contre, est bien là.
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Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite pour la première fois dans l’opacité. Enfin, sur l’ensemble des opérations de mutation on constate une chute des candidatures. D’ailleurs, cela représente une centaine de demandes de moins que l’an dernier. Tout d’abord, le phénomène s’explique par la crise sanitaire. Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP sont dessaisies de toutes les opérations de carrière.
un fait rarissime
Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP ne gèrent plus les opérations de carrière.
un fait rarissime
Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par contre, le Vice-recteur ne déroge à la LTFP. Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite dans une complète opacité.