Ils ont pour mission de défendre l’intérêt général,
et sont capables de s’unir
L’étymologie grecque du terme indique que le syndicat (syn signifiant «ensemble» et diké signifiant «justice») vise la défense collégiale, c’est à dire l’intérêt général.
Or, il apparait que le syndicalisme dérive bien souvent de ses objectifs initiaux, s’échouant vers la défense de groupes d’intérêts particuliers sans vision globale, sans réflexion sur le long terme.
La liberté syndicale est reconnue en France depuis 1884 (loi Waldeck-Rousseau). Cette liberté est affirmée par la constitution de 1958 : «tout homme peut défendre ses droits et intérêts par l’action syndicale et adhérer au syndicat de son choix».
Chronologie du syndicalisme
Depuis la fin du 19e siècle de nombreux syndicats ont vu le jour en France. Quelques dates marquent l’évolution du syndicalisme en France.
En 1895, est créée la CGT (Confédération Générale du Travail). D’essence communiste révolutionnaire, elle mit la lutte des classes tout en haut de son échelle de priorités, se consacrant à la défense des travailleurs et à l’amélioration des conditions de travail.
La charte adoptée en octobre 1906 par le congrès de la CGT et connue à partir de 1912 sous le nom de Charte d’Amiens reste une référence théorique du syndicalisme en France, en particulier du syndicalisme révolutionnaire et du syndicalisme de lutte.
La naissance de la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens), en 1919, consacre l’émergence d’un pôle syndical inspiré par les valeurs chrétiennes, privilégiant la négociation et la proposition sur le rapport de forces entre patrons et salariés.
Avec le congrès de Tour (1920), la gauche politique rassemblée dans la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) éclata en trois morceaux : les partisans de la troisième Internationale (futur PCF), les pacifistes de Paul Faure et les socialistes de Léon Blum. Cette scission trouva sa traduction dans le monde syndical : du tronc unitaire de la CGT se distingua une nouvelle branche : la CGTU (Confédération Générale du Travail Unitaire) à tendance révolutionnaire. Pour mémoire, la CGTU est une organisation qui a existé de 1921 à 1936. Elle est née de la volonté d’une partie minoritaire de la CGT de s’affilier à l’Internationale syndicale rouge. Ces deux syndicats majoritaires (CGT et CGTU) se réconcilièrent en 1936. Cette force dans l’Union et la victoire du Front Populaire de Léon Blum permirent la signature des accords de Matignon portant sur les congés payés, les 40 heures, la reconnaissance des délégués du personnel, les conventions collectives.
Puis, fut créée la CFE–CGC (Confédération française de l’encadrement – Confédération Générale des Cadres) le 15 octobre 1944. Elle présente la caractéristique de défendre les intérêts d’une catégorie professionnelle spécifique, l’encadrement.
En 1947 FO-CGT (Force Ouvrière) fut créée par des CGTistes plus réformistes que révolutionnaires.
La FEN (Fédération de l’Éducation Nationale) fut créée en 1948 d’une branche issue de la CGT spécifique au monde de l’éducation. Créé en 1949 pour rétablir sans délai les liens coupés par la scission confédérale de 1947, avec les autres enseignants, le SNETAA adhère dès sa naissance à la FEN.
Enfin, la CFDT (Confédération française démocratique du travail) fut créée en 1964 à la suite de la scission de la branche laïque de la CFTC.
En mai 1968, les différences dans les stratégies des trois syndicats ouvriers majoritaires apparurent au grand jour : la CGT, révolutionnaire, exigea surtout des augmentations de salaires ; la CFDT, plus politique, mit l’accent sur l’organisation sociale du travail ; FO, plus réformiste, n’hésita pas à négocier, notamment avec le patronat.
L’UNSA (Union nationale des syndicats autonomes) a vu le jour le 12 février 1993, quand 5 organisations syndicales se regroupent « dans une démarche réformiste, laïque et revendicative, fondée sur l’indépendance syndicale pour un syndicalisme rénové et démocratique ». Les syndicats fondateurs sont la Fédération de l’éducation nationale (FEN) est l’un des 5 syndicats fondateurs.
La FSU (Fédération syndicale unitaire) a également été créée en 1993. Elle rassemble les syndicats nationaux exclus ou ayant décidé de quitter la FEN, à savoir le SNES, le SNUIPP, le SNEP … et le SNETAA. En 2002, le SNETAA est exclu de la FSU. Il intègrera la FNEC-FP-FO en octobre 2010.
Un syndicalisme longtemps éclaté
Les exemples pullulent, qui témoignent de la volonté des dirigeants, et des forces politiques qui les soutiennent, de déstructurer en profondeur ce qui était le statut social des salariés. En effet, convaincu qu’il ne rencontre pas d’obstacles susceptibles de le mettre en danger, le libéralisme (et les forces qui les soutiennent) a résolument mis le cap sur une société faite d’individualisme, de flexibilité, de précarité dans laquelle la mise en concurrence des salariés devient règle de vie.
De facto, le syndicalisme a beaucoup de mal à répliquer. En difficulté pour s’opposer aux remises en cause et autres mauvais coups, il l’est encore plus pour porter des propositions novatrices ou des contre propositions. Les causes de cet affaiblissement, hélas ! bien réel, sont multiples et, pour certaines, remontent loin dans le temps. Mais, la plus visible, celle qui pèse le plus lourd est, sans conteste, la division syndicale.
Depuis, toutes les secousses intervenues dans la CFDT, avec la création de quelques organisations (SUD, le groupe des dix, la scission dans la FEN, la création de la FSU et de L’UNSA), le changement des premiers dirigeants à FO, à la CGT, rien de tout cela n’a suscité la moindre amorce de rapprochement. Le syndicalisme était divisé, il est aujourd’hui éclaté.
Tant d’années de division, de débats, de polémiques ont incrusté dans la vie de toutes les organisations, et notamment des plus anciennes, un état d’esprit, des habitudes, des réflexes, voire des pratiques qui constituent aujourd’hui une véritable culture, dont il sera malaisé de se débarrasser. Et pourtant, s’il veut dépasser la situation actuelle, c’est bien cet effort là que le syndicalisme va devoir entreprendre. Il y a sans doute des raisons fortes et profondes qui contribuent à expliquer la persistance de la division. Mais elles ne sont pas insurmontables ! Effectivement, il y a des conceptions différentes de l’action syndicale, qui encombrent le présent. Mais, bien des approches différentes, sur l’indépendance syndicale, le rapport au politique, l’idéologie, qui ont historiquement marqué le syndicalisme et présidé aux différentes scissions ont été, depuis, sérieusement malmenées par l’évolution historique de la planète, et ne devraient plus empêcher un véritable dialogue dans la confiance rétablie.
Il est maintenant temps de s’unir…
La remise en cause par l’Etat de la gestion paritaire des retraites a été le premier mauvais coups porté aux acquis sociaux issus des idées réformistes portées par le conseil national de la résistance.
Progressivement depuis 30 ans, et la création de la CSG, l’Etat entend s’imposer comme un troisième acteur incontournable dans la gestion de la sécurité sociale. De fait, le financement par l’impôt d’une partie de la couverture sociale a permis à l’Etat de s’impliquer de plus en plus dans la gestion de cette institution.
Mais, force est de constater que depuis les années 2000 les réformes décidées par l’Etat (chômage & retraite) ressemblent étrangement aux propositions du patronat et de leurs lobbys, les cabinets de conseils.
Comme nous l’avons déjà souligné, tant d’années de polémiques ont créé une véritable culture de la « désunion syndicale », chacun étant prompt à se désolidariser de toute tentative d’action unitaire. Mais, la casse annoncée du système de retraite par répartition – et sa substitution par un système à point – a commencé à susciter, durant le 1er mandat d’E. Macron, une amorce de rapprochement. Puis, sont apparus successivement la crise des gilets jaunes et les vagues du Covid-19, qui ont suspendu l’effort de rapprochement des syndicats pour défendre notre système de retraite. Enfin, durant toute l’année 2022 les syndicats ont fait des propositions au gouvernement pour assurer la pérennité du système de retraite par répartition.
Aujourd’hui sont en train de s’accumuler tant de raisons de colère, d’angoisse de l’avenir, de rejet des inégalités et de l’injustice, qu’un sursaut de masse n’est nullement à exclure. Il serait dramatique que le syndicalisme, du fait de sa permanente division, soit dans l’incapacité de donner un contenu et du sens à cette mise en mouvement, et de lui ouvrir des perspectives.
On observe deux grandes tendances, un syndicalisme « revendicatif » et un syndicalisme « qui négocie facilement ». En outre, il y a des confédérations qui dérivent vers une forme de syndicalisme contestataire et politisé, alors que d’autres se cantonnent à la défense du personnel qu’elle représente.
Au sein d’une confédération « réformiste et revendicative, » le SNETAA refuse le syndicalisme contestataire et politisé qui est prôné, par exemple, depuis sa création par la FSU.
De fait, le SNETAA se situe sans ambiguïté à équidistance entre un syndicalisme « révolutionnaire » et un syndicalisme « co–gestionnaire. »
Depuis sa création en 1949, les dirigeants du SNETAA n’ont jamais oublié que l’exercice du syndicalisme requiert de la cohérence et une capacité à dialoguer … une maturité, en somme.
Bonne lecture : N’hésitez pas à faire connaître notre édito.
Pensée du jour : « …, ensemble on va plus loin. »
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Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite pour la première fois dans l’opacité. Enfin, sur l’ensemble des opérations de mutation on constate une chute des candidatures. D’ailleurs, cela représente une centaine de demandes de moins que l’an dernier. Tout d’abord, le phénomène s’explique par la crise sanitaire. Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP sont dessaisies de toutes les opérations de carrière.
capables de s’unir
Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP ne gèrent plus les opérations de carrière.
capables de s’unir
Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par contre, le Vice-recteur ne déroge à la LTFP. Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite dans une complète opacité.