Réforme des retraites
les femmes, grandes perdantes
Les femmes sont lésées
« Qui aurait pu le prédire ? »
(dixit Emmanuel Macron)
Les inégalités de salaire et de carrière que subissent les femmes tout au long de leur vie active se répercutent sur le montant des pensions et l’âge de départ. Pour FO, le projet du gouvernement va les pénaliser davantage que les hommes.
Qui aurait pu le prédire ? Cette fois, Emmanuel Macron lui-même. Dans une salle des fêtes de Rodez dans l’Aveyron, le 3 octobre 2019, le chef de l’État tient un énième «grand débat», le premier consacré au thème des retraites. Il envisage encore de passer à un système à points «qui sera», promet-il, «plus favorable aux femmes». Il dit tout le mal qu’il pense alors de la situation actuelle : «Aujourd’hui le système, il est injuste quand on travaille et qu’on est une femme, il l’est encore plus quand on est à la retraite.»
Trois ans et quatre mois plus tard, réélu pour un second mandat, le même Emmanuel Macron a enterré ses idées de réforme systémique. Il compte faire adopter, avec les voix de la droite, un projet de loi prévoyant à la fois de retarder l’âge légal de départ de 62 à 64 ans d’ici à 2030 et de porter à 43 annuités la durée de cotisation requise afin de prétendre à un taux plein, plus rapidement que prévu. Du grand classique. Une réforme paramétrique, comme la plupart des précédentes, avec laquelle 11,8 milliards d’euros d’économies sont escomptées en 2030. Parmi les membres du gouvernement, la plupart s’évertuent à asséner qu’il n’y aura «pas de perdants» (Olivier Dussopt, ministre du Travail, dans le Journal du dimanche), voire que seront ainsi réduites «les inégalités […] Le discours d’É. Borne et E. Macron ne passe pas du tout auprès de la population.
Reculer l’âge légal à 64 ans devrait reculer, en fait, l’âge de départ d’environ 1 an en réalité. Mais là encore, les conséquences sont inégales. Car même si la durée de vie est synonyme d’aléas individuels, les statistiques montrent que les métiers les plus pénibles – et les moins bien payés – entraînent une diminution d’espérance de vie. Ainsi, reculer la retraite d’1 ou 2 ans n’a pas la même signification si on a une espérance de vie de 10 ans ou de 30 ans au moment où l’on prend sa retraite. Et ce sont encore les plus défavorisés qui perdent le plus. FO refuse cette réforme qui aura pour conséquences une aggravation des inégalités sociales.
L’effet sur les pensions du recul de l’âge légal : tout le monde n’a pas compris que le recul de 2 ans pour partir à la retraite peut entraîner une baisse de la pension… Prenons l’exemple d’une femme qui a commencé à travailler à 24 ans et a eu trois enfants. En l’état, elle peut partir à taux plein à l’âge légal, 62 ans, car ses enfants lui ont « fait gagner » six annuités. Dans le cas où elle décide de travailler jusqu’à 64 ans, elle bénéficie d’une surcote de 10 %. Avec la réforme, si elle s’arrête à 62 ans, elle subira une décote de 10 % ; et si elle travaille jusqu’à 64 ans, elle ne bénéficiera plus de la surcote qu’elle avait jusque-là. Pour la conserver, elle devra travailler jusqu’à 66 ans.
Mobilisées contre la réforme
Les femmes sont largement lésées par le système de retraite actuel. Elles touchent en moyenne une pension de retraite inférieure de 28 % à celle des hommes, selon la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail. Et cela, en ajustant pour les personnes à charge et les pensions de réversion (les femmes vivant plus longtemps que les hommes). Autrement, le différentiel est de 40 %. Certes, avec l’augmentation de l’activité salariée et de la qualification des femmes, l’écart se resserre au fil des années (il était de 50 % il y a vingt ans), mais très lentement et sans garantie qu’il se résorbe mieux que l’écart des salaires (environ 20 %).
La pension de retraite moyenne des femmes est de 40 % inférieure à celle des hommes, comme le confirme la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) dans son panorama 2022 des Retraites et retraités. La retraite moyenne des femmes en 2020 s’élève à 1 401 euros par mois et de 1 955 euros pour les hommes. Selon le gouvernement, la réforme proposée permettrait d’améliorer la situation. .
Femmes, pauvres, carrières incomplètes sont les victimes des inégalités entre les retraites. C’est dans le secteur privé que l’écart est le plus élevé (55 %), en raison des carrières fragmentées des femmes (en particulier pour les bas salaires), mais aussi, en haut de l’échelle, en raison des grands écarts de rémunération entre dirigeants et dirigeantes.
En outre, la pénibilité qui caractérise les métiers féminins est largement occultée, surtout dans des secteurs comme ceux du commerce et de la distribution, de l’entretien et des services à la personne, où les femmes occupent souvent des emplois précaires, rappelle le Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Pour FO, le projet actuel renforce les inégalités avec les hommes. Dans la manifestation parisienne du 31 janvier, elles étaient nombreuses à s’y opposer en particulier à cause des conséquences prévues pour les femmes.
Le démon des mots
Le président a appelé ses troupes à être « pédagogues ». Quand le mot « pédagogie » pointe le nez, ce n’est jamais bon signe pour le gouvernement. Un mot infantilisant qui a au moins la vertu des détecteurs d’incendie : « il résonne quand ça sent le gaz ».
Or les sondages d’opinion le confirment que les Français sont de plus en plus hostiles au texte sur la réforme des retraites. Quatre semaines de « pédagogie », et sept points de perdus. La cote de confiance d’Elisabeth Borne et Emmanuel Macron est en chute libre. Ils paient leur incapacité à convaincre l’opinion du bien-fondé de la réforme.
Une hostilité globale grandissante à l’égard du discours de l’exécutif. Désormais, 68 % des Français ne sont pas d’accord avec le mantra présidentiel selon lequel ils doivent travailler plus longtemps à l’échelle d’une vie, un principe qui motive le texte aujourd’hui.
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Pensée du jour : « Un peuple de moutons finit par engendrer un gouvernement de loups » (Agatha Christie)
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Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite pour la première fois dans l’opacité. Enfin, sur l’ensemble des opérations de mutation on constate une chute des candidatures. D’ailleurs, cela représente une centaine de demandes de moins que l’an dernier. Tout d’abord, le phénomène s’explique par la crise sanitaire. Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP sont dessaisies de toutes les opérations de carrière.
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Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP ne gèrent plus les opérations de carrière.
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Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par contre, le Vice-recteur ne déroge à la LTFP. Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite dans une complète opacité.