Situation scolaire sur le caillou : point d’étape n°2

SITUATION SCOLAIRE SUR LE CAILLOU

POINT D’ÉTAPE N°2 – LES PERSPECTIVES

Le gouvernement a communiqué à 14 h un point d’actualité sur les perspectives de reprise des cours dans les écoles, les collèges et les lycées publics et privés. Ce matin, Mme Champmoreau a expliqué aux syndicats que la situation était compliquée pour tout le monde, y compris à l’extérieur de l’agglomération du Grand Nouméa (qui comprend les deux tiers de la population calédonienne).

Le transport des personnes (élèves et agents) et l’approvisionnement des services annexes (cantine, internat) pose actuellement de gros problèmes. Or, il est impossible d’envisager la reprise des cours sans avoir préalablement assuré le fonctionnement normal des cantines. De facto, les contraintes externes hypothèquent la reprise des cours.

La stratégie du Vice-rectorat est clairement exprimée : la reprise des activités des EPENC sera individualisée établissement par établissement. Les grands axes seront évoqués cet après-midi lors de la conférence de presse. Puis, les établissements prendront contact directement avec les familles.

Le vice-recteur a attiré l’attention des membres du groupe de travail sur le fait que « dans la période actuelle de troubles sociaux et de dégradation matérielle (du bâti scolaire), la reprise des cours doit pouvoir servir de thérapie tant pour les personnel, que pour les élèves. Bien évidemment l’accompagnement psychologique individuel est toujours possible : un espace d’écoute a été mis en place. »

En ce qui concerne les écoles primaires, ce sont les trois Provinces et les réseaux d’enseignement privé qui s’exprimeront. A priori, le vendredi qui précède la rentrée sera consacrée à la prérentrée des professeurs des écoles et des instituteurs. Le lundi 17 juin les élèves feront leur rentrée scolaire, partout où le réseau routier le permettra.

Enfin, en qui concerne les personnels, M. le VR/DGE a tenu à rappeler que les adultes doivent se montrer particulièrement exemplaires. À cet effet, un rappel des droits et obligations des agents publics sera fait par voie de circulaire. « Il y a des postures déontologiques à respecter, comme la neutralité et le devoir de réserve. Tout non-respect, tout manquement signalé d’un agent public à de telles obligations fera l’objet d’une procédure disciplinaire. » a rappelé Mme la Secrétaire Générale du VR/DGE.

LES COLLÈGES INCENDIÉS VONT REPENDRE LEUR ACTIVITÉ

La commission territoriale de sécurité (CTS) va inspecter chacun des collèges incendiés. Mème les quatre collèges qui ont connu de très fortes dégradations (Auteuil, Boulari, Kaméré et Rivière Salée) reprendront leur activité. Le 17 mars sera le premier jour de prérentrée des agents. Chaque collège aura la faculté de faire prolonger cette période de prérentrée sur toute la semaine. De fait, chaque collège aura la liberté de décider de la date et des modalités de rentrée des élèves. Enfin, l’organisation des services sera modifiée afin que chaque élève puisse terminer ses cours plus tôt.

Contrairement à ce qui a été annoncé il y a une semaine, il n’y aura aucune réaffectation massive des (3 000) élèves de collèges incendiés.

UNE REPRISE TRÈS PROGRESSIVE DANS LES LYCÉES
UNE ATTENTION PARTICULIÈRE EST PORTÉE SUR LES CLASSES À EXAMEN

Les internats des lycées sont tous fermés jusqu’à nouvel ordre. Les lycées auront tous une semaine de prérentrée à compter du 17 juin. Ils pourront organiser la rentrée des élèves à partir du lundi 24 juin. Leur retour va être préparé durant la prérentrée, en particulier pour celui des élèves les plus âgés. Le lien social a été abimé durant les événements. Il convient de passer le temps nécessaire avec les élèves pour le renouer. Les élèves et les personnels les plus proches seront probablement ceux qui reprendront le plus rapidement le chemin du lycée.

Chaque lycée devra s’adapter à son contexte : les modalités de reprise (calendrier, conditions et organisation…) seront par conséquent différentes d’un lycée à l’autre. Les lycées Michel Rocard, Jules Garnier, Auguste Escoffier, Do Kamo, Blaise Pascal, La Pérouse, Williama Haudra, Augustin Ty, etc… seront confrontés à des problématiques différentes.

De nombreuses questions ont été posées : comment réagir face à certains comportements, comment organiser le retour des décrocheurs, présence des forces de l’ordre aux abords des lycées, contrôle des sacs, interdiction des smartphones, des capuches, etc…

UN SEUL LYCÉE SEMBLE VRAIMENT CONDAMNÉ !
LE LP ATTITI A ÉTÉ SACCAGÉ, LIBÉRÉ, PUIS SACRIFIÉ

Contrairement à ce qui a été annoncé il y a une semaine, il n’y aura pas réaffectation partielle des élèves du LP Attiti. Personne au Vice-rectorat, pas même les experts du VR, n’a pris la précaution d’inspecter les locaux de ce lycée professionnel situé à Rivière Salée. Pourtant la décision a été prise de réaffecter tous les élèves dans les autres lycées du Territoire. Mme Champmoreau a annoncé les passage des experts la semaine prochaine… Cherchez l’erreur ?

« Quand on veut se débarrasser de son chien on dit qu’il a la rage » dit l’adage populaire.

La décision a été prise de fermer le lycée sans même l’avoir visité. Très concrètement quel bâtiment a été incendié ? Où sont les rapports d’expertise ? Personne au VR n’est capable de répondre ! En outre, s’il était avéré qu’un ou deux bâtiments (sur 12 ERP) présentaient un danger, ils pourraient être isolés, ce qui conduirait à travailler provisoirement avec une surface totale moins grande.

À cet égard la filière sécurité (150 élèves) qui ne dispose pas de plateau technique spécifique pourrait être transférée dans un autre lycée. Idem pour les formations qui ne demandent que l’utilisation d’ordinateurs (le Bac Pro économie de la construction et/ou les 2 BTS, soit 100 élèves). En réduisant d’un tiers le nombre d’élèves accueillis, il est possible de s’adapter aux dégâts provoqués par le feu.

Mais le vrai problème du lycée Attiti n’est – semble-t-il – pas d’ordre technique. Au pays du non-dit, le véritable problème posé par l’existence de ce lycée professionnel, majoritairement fréquenté par des élèves issus de milieux défavorisés, est d’être situé dans une zone très difficile à contrôler par les force de l’ordre. Les éléments récents le prouve. Tout le reste n’est que littérature.

Au plan pratique, la réaffectation totale des élèves annonce non seulement la fermeture définitive de ce lycée emblématique, mais également un décrochage massif de centaines d’élèves. Mais l’élève est-il encore au centre du système éducatif calédonien ? Il nous est permis d’en douter.

Qui est vraiment prêt de se mobiliser pour sauver Pétro Attiti ? Tous les syndicats représentatifs ont été alertés par le SNETAA de la situation rencontrée. Pour l’instant, seul l’USTKE et le SNUEP nous ont répondu favorablement.