Journée décisive pour la défense des LP.
Pourquoi une telle mobilisation des PLP ?
De nombreux collègues n’ont pas pris la mesure de ce qui les guette
Quels sont les véritables enjeux de cette contre-réforme ?
Comme le candidat Président l’a déjà indiqué lors de la campagne présidentielle et précisé à la veille de la rentrée scolaire 2022 à la Sorbonne, les cursus proposés dans les lycées professionnels, qui dépendent de l’Education nationale, doivent être profondément transformés. C’est manifestement l’une des feuilles de route confiées au ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye, mais aussi à Carole Grandjean, ministre déléguée à l’enseignement et à la formation professionnelle, qui accompagnaient tous les deux le chef de l’Etat aux Sables-d’Olonne.
Emmanuel Macron veut « intensifier la relation aux entreprises »
Avec sa réforme, Emmanuel Macron veut intensifier la relation aux entreprises pour « favoriser l’insertion des jeunes à la sortie. » La mesure phare qui devrait s’appliquer dès la rentrée 2023 serait un doublement des stages en entreprise. Actuellement les stages en entreprise occupent 25% du temps en bac pro. Les élèves suivent par ailleurs au lycée des enseignements professionnels (45% du temps) dispensés par des professeurs dépendant de l’Education nationale, et des cours d’enseignement général (français, maths, anglais) sur un tiers du temps.
Or le président de la République a reconnu à plusieurs reprises qu’il ne fallait pas rogner sur l’enseignement du français ni des maths, la faiblesse des bacheliers professionnels en la matière étant une difficulté pour la poursuite d’études ou l’insertion. Le temps supplémentaire accordé aux stages en entreprise pourrait donc être pris sur les enseignements professionnels délivrés dans les ateliers des lycées, d’autant qu’Emmanuel Macron a aussi évoqué la nécessité de « faire intervenir davantage de professionnels dans les formations. »
Source : Education nationale
Si les 25% de temps passé en entreprise sont transformés en 50% et que les 33% d’enseignements généraux au lycée demeurent inchangés, alors l’enseignement pro au lycée sera ramené à 17%. Il y aura de facto 22 semaines de présence en moins au lycée sur trois années du bac pro, soit en moyenne 7,33 de semaines de moins chaque année.
Pas besoin d’avoir fait polytechnique pour comprendre que cette réforme est totalement « hors sol ». Ramener l’enseignement professionnel au lycée de 42% de la formation à 17%, cela ne choque personne ? Dans le même ordre d’idée est-il raisonnable d’envisager de faire passer les enseignements généraux de 12 à 18 heures par semaine ?
Il veut faire évoluer la liste et la carte des CAP et des bacs pro
Concrètement, la liste et la carte des diplômes devraient être revues, région par région, afin de mieux mettre en adéquation les formations des lycées pro avec les besoins des entreprises locales. La concertation se doit d’être locale, a indiqué Emmanuel Macron, qui a évoqué la possibilité de commencer par des expérimentations. En amont, dès le collège, les jeunes pourraient découvrir certains métiers dès la 5ème, afin de « susciter leur motivation et d’éviter que l’orientation vers ces filières soient dictées par l’échec ». Tels sont les éléments de langage récités comme des mantras par Carole Grandjean.
Quid de la réforme de 2018 ?
Rappelons cependant que la « transformation des filières peu insérantes » et le développement des formations tournées vers les métiers d’avenir étaient déjà inscrites dans la réforme lancée en 2018.
L’apprentissage devait aussi être proposé dans les lycées professionnels en parallèle de la formation sous statut scolaire. Or seulement 60 000 élèves ont ce statut sur plus de 600 000 lycéens professionnels car le boom de l’apprentissage a surtout profité à des diplômés de l’enseignement supérieur, les entreprises étant moins enclines à recruter et à former des apprentis plus jeunes des niveaux CAP et bacs pro.
La réforme de 2018 (largement ralentie par la crise du Covid) a aussi repoussé le choix de la spécialité de bac à la classe de première. En seconde, les jeunes choisissent actuellement entre 19 familles de métiers, et acquièrent des compétences professionnelles plus générales.
Enfin, elle prévoyait que les enseignants des matières professionnelles interviennent en cours de français et de maths avec leurs collègues des matières générales, et que les élèves mobilisent toutes leurs compétences et leurs talents pour réaliser un « chef d’oeuvre » pour le bac. Or ni Emmanuel Macron ni Pap Ndiaye (pour qui ces sujets sont assez nouveaux) n’ont fait référence à ces mesures dont un premier bilan serait pourtant bienvenu.
Une sérieuse résistance des syndicats enseignants
La réforme annoncée rencontre de fortes résistances chez les enseignants des lycées professionnels et leurs syndicats. La réforme annoncée rencontre de fortes résistances chez les enseignants des lycées professionnels et leurs syndicats. Outre la menace qu’elle peut constituer pour leurs postes, ils contestent l’intérêt de doubler le temps de stages en entreprise pour les élèves eux-mêmes. Dans un communiqué publié dès la fin août 2022, le SNETAA-FO y voit un renoncement sans précédent de la part du ministre à la dimension éducative et émancipatrice de leur formation et une entrave organisée à leurs poursuites d’études. C’est aussi laisser à penser un mensonge tenace concernant le rôle formateur de l’entreprise, estime le syndicat des PLP. « En stage les élèves sont une main-d’œuvre comme les autres, ils apprennent sur le tas uniquement des gestes techniques, sans qu’aucun personnel n’ait du temps dédié pour les accompagner ». Enfin, le SNETAA-FO conteste le fait que « les élèves soient cantonnés à des choix dictés par les besoins des entreprises locales. »
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Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite pour la première fois dans l’opacité. Enfin, sur l’ensemble des opérations de mutation on constate une chute des candidatures. D’ailleurs, cela représente une centaine de demandes de moins que l’an dernier. Tout d’abord, le phénomène s’explique par la crise sanitaire. Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP sont dessaisies de toutes les opérations de carrière.
calendrier 2024
Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par ailleurs, les CAP ne gèrent plus les opérations de carrière.
calendrier 2024
Enfin, on peut consulter le compte-rendu. Par contre, le Vice-recteur ne déroge à la LTFP. Par ailleurs, la sélection des candidatures est faite dans une complète opacité.