Retour sur six mois de déclarations du Président Macron
qui ont entretenu la confusion pour finir sur une tromperie
Annonces d’Emmanuel Macron pour les enseignants.
Quelle est la position de la FNEC-FP FO sur l’augmentation de 10% promise par le Président ? Emmanuel Macron a repris une de ses promesses de campagne, c’est un bon début, mais il faut des précisions pour s’assurer que cela va vraiment dans le bon sens. « L’augmentation de 10% du salaire, par exemple, porte-t-elle sur l’ensemble du quinquennat ou est-elle calculée par année ? Si cette hausse est étalée sur le quinquennat, elle sera inférieure au taux d’inflation. »
Quand c’est flou, cela signifie parfois qu’il y a un loup. Mais il faudra aller plus loin pour compenser la perte de pouvoir d’achat de 15% à 25% sur les vingt dernières années évaluée par Sénat. La marche proposée par Emmanuel Macron à 20% d’augmentation se fait sur la base de travail supplémentaire, c’est donc du « travailler plus pour gagner plus ». Ça ne s’appelle pas une revalorisation, c’est payer les gens pour ce qu’ils font. Ça n’a rien de très disruptif.
Qu’attendiez-vous de la dernière prise de parole du Président ? Nous aurions voulu qu’E. Macron reconnaisse la gravité de la crise de recrutement, qu’il s’engage de manière beaucoup plus forte sur les rémunérations avec des augmentations sans contreparties, et qu’il reconnaisse qu’il y a des conditions de travail liées à des moyens : on opère aujourd’hui dans des classes à 30, voire 35 élèves. Entendre une petite phrase comme « ce n’est pas une question de moyens » qu’il a prononcée, c’est douloureux. Il faut que le Président se reconnecte avec la réalité du terrain pour prendre la mesure de la crise qui frappe l’Education Nationale
« Ce n’est pas comme ça qu’on revalorisera nos professions », a réagi la FNEC-FP Force Ouvrière. Pour le Snetaa-FO, E. Macron aurait dû reconnaître « la gravité de la crise de recrutement » et s’engager « sur les rémunérations avec des augmentations sans contreparties ».
La rémunération des enseignants a subi un triple décrochage. Un décrochage par rapport aux autres fonctionnaires d’État, vis-à-vis des salariés du privé, et enfin par rapport aux autres pays occidentaux. Aucune des mesures prises ou des mesures annoncées n’est à la hauteur de cet enjeu.
A quand la nouvelle provocation sur la rémunération des enseignants ?
Provoquer huit cent mille profs dans une lettre pour manœuvrer le reste des Français. Dans sa lettre aux enseignants du flou sur la revalorisation générale, mais des précisions sur le nouveau pacte. Du flou volontaire et un enfumage qui va endormir un bon nombre de collègues… ”C’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal” écrivait à juste titre Hannah Arendt.
Emmanuel Macron, décrit tour à tour comme « ambigu », « paradoxal » et ouvrant la voie au “confusionnisme”, semble symptomatique d’une époque “post moderne” dans laquelle les injonctions paradoxales pullulent. C’est le fameux “en même temps”, être de droite et en même temps de gauche. Les mots n’ont plus de sens. Notre rationalité en prend un coup. C’est le règne de la vérité alternative, du bobard, du « bullshit. » Comme si la phrase des inconnus “il ne faut pas prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu’ils le sont”, était devenu le mot d’ordre des Princes qui nous dirigent.
Cinq ans déjà que le Président de la république démonte le bien commun qu’est l’école. Il confirme la déréglementation à venir des enseignements dans les établissements.
Lettre de rentrée adressée aux profs
Lycée professionnel : grand flou autour d’une réforme d’envergure
article diffusé le 13/09
Le président Macron veut s’attaquer au lycée professionnel, dont trop d’élèves peinent à s’insérer après le diplôme. Un chantier de grande ampleur qui inquiète déjà sur le terrain.
Emmanuel Macron va-t-il réussir à mener une réforme du lycée professionnel souvent entamée, jamais réussie ? En déplacement au lycée Éric Tabarly des Sables-d’Olonne (Vendée), le 13 septembre, le chef de l’Etat a de nouveau détaillé, devant un parterre d’enseignants et d’entrepreneurs locaux, les axes de transformation de cette voie jugée trop peu « insérante. »
En présence de la ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnels, Carole Grandjean, et du ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, le président a rappelé qu’il souhaitait une meilleure orientation des élèves du collège – avec la création de «demi-journées avenir» dès la 5e, consacrées à la découverte des métiers. Il veut instaurer une augmentation du nombre de semaines de stage pour les lycéens professionnels – dont le temps en entreprise sera désormais rémunéré – et la plus forte présence des acteurs de l’entreprise au sein de ces établissements. Enfin, la carte des formations devra être adaptée aux besoins des entreprises locales, en acceptant, le cas échéant, de fermer les filières «non insérantes» et de réorienter les enseignants vers d’autres disciplines plus porteuses. […]
Séquencer les stages. Les grandes lignes de ce chantier ayant été posées avant même la rentrée scolaire, le déplacement présidentiel peine à résoudre les questions qu’il pose. L’augmentation de la période de stage, désormais rémunérée, doit se faire en imaginant «une meilleure organisation du temps d’apprentissage scolaire», a détaillé le locataire de l’Elysée […]
Une refonte entamée sous Blanquer. Mais, dans de nombreux territoires, tel n’est pas le cas, et l’adaptation de l’offre à un bassin d’emploi plus complexe peut se révéler une gageure. D’autant que cette refonte des formations a commencé sous le précédent quinquennat, comme le rappellent volontiers les syndicalistes. «Jean-Michel Blanquer a déjà fermé des parcours gestion-administration, remplacés par des choses qui n’insèrent pas beaucoup mieux», observe Pascal Vivier. « Fermer des formations, d’accord, mais pour les remplacer par quoi ? » [...]
Lire l’article du Snetaa-FO
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