Wani : un EPENC qui dysfonctionne depuis longtemps.

Depuis la rentrée scolaire le collège public de Houaïlou est laissé sans encadrement (pas de CPE, absence du chef d’établissement). « Tout le monde s’en fout«  disent les personnels, qui ont souvent un statut précaire.

Les dysfonctionnements sur Houaïlou sont nombreux et récurrents. Les conditions minimales requises pour faire fonctionner sereinement un établissement scolaire ne sont pas réunies.

Le SNETAA-NC apporte son soutien aux collègues du collège Wani et leur conseille fortement d’exercer au plus tôt leur droit de retrait et d’exiger la mise en place d’une table ronde. L’agression d’un des leurs n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les problèmes du collège de Wani ne sont pas conjoncturels !

Le SNES-NC appelle à la grève en réaction à l’agression.

Le SNETAA-FO n’appelle pas à la grève. Les raisons de ce refus d’appel à la grève sont triples.

  • Tout d’abord, sur la forme, un débrayage et une discussion avec les élèves et/ou les associations de parents d’élèves sont deux réponses plus adaptées à la situation rencontrée. Par ailleurs, une audience avec le VR et la membre du Gouvernement en charge de l’enseignement s’impose.
  • Ensuite, et sur le fond, les problèmes récurrents de faits de violence sur Houaïlou ne sont pas du tout spécifiques aux structures scolaires. Les structures médico-sociales subissent les mêmes violences.  La problématique est donc fort complexe. Ce n’est pas une grève qui permettra de trouver un « début de commencement de solution. »
  • Enfin, si sur place les conditions de sécurité n’étaient pas réunies, alors il conviendrait que les collègues appliquent la procédure d’alerte et s’interrogent sur la pertinence ou non d’appliquer le droit de retrait

Après avoir fermé l’ALP de Houaïlou, au profit du collège inclusif, il est permis de se demander si le collège de Wani et si, plus généralement, tous les micro EPENC de la côte-Est ne devraient pas être transformés en GOD et ne scolariser que les 6èmes et les 5èmes. Dans une zone où les valeurs de la République sont assez peu partagées par les ados, l’isolement des jeunes collégiens (dans un GOD) des autres préadolescents seraient à promouvoir. Force est de constater que sur cette Commune la production et l’usage d’une herbe de la famille des Cannabaceae entraînent un certain nombre de comportements dangereux…

Les collèges publics de la côte-Est dysfonctionnent.

Nous connaissons tous les difficultés qu’il y a à travailler dans ces petits collèges publics (Canala, Yaté, Thio, Houaïlou) ou même tout simplement à vivre dans ces Communes. D’ailleurs nombreux sont les enseignants qui « traversent la chaine » tous les jours. Pour autant, il est de la responsabilité de l’employeur, et également de l’Etat, d’assurer la sécurité des personnes qui travaillent, et parfois vivent, sur la côte-Est.

Les collègues enseignants et les personnels de santé ne veulent plus aller travailler dans ces Communes car l’état de droit y est souvent bafoué. L’autorité académique en est bien consciente. De facto, nombreux sont les personnels non titulaires qui refusent d’assurer leur service dans ces zones de non-droit. Nombreux sont les titulaires qui demandent à muter. Même au « pays du non-dit » … tout finit par sa savoir !

Ceux qui appellent à la grève le savent fort bien. Dans ces conditions, en appelant à la grève n’ont-ils pas plutôt pour objectif de faire le buzz ? Après cette action, les problèmes récurrents des collègues qui enseignent dans les micro EPENC de la côte-Est ne seront pas pour autant résolus ! … CQFD.

Edito du Secrétaire territorial du SNETAA-FO