Indigénisme radical et République

Indigénisme radical et République ne peuvent coexister !

Indigénisme radical à l’écoleEn NC aussi il faut « à tout prix » reconquérir les Territoires perdus de la République !

A l’automne 2002 un ouvrage collectif paraissait aux Éditions Mille et une nuits. Il avait pour titre : les Territoires perdus de la République. Un groupe de professeurs racontent l’antisémitisme, racisme et sexisme en milieu scolaire. 

Or, sur l’archipel calédonien aussi, le sexisme et le racisme existent et se développent dans et hors milieu scolaire. Les signes et manifestations d’appartenance religieuse ou politique fleurissent dans les établissements scolaires et à l’université de la Nouvelle-Calédonie.

Plus insidieux encore sont les propos tenus sur les ondes, circulant abondamment sur les réseaux sociaux, qui affirment la primauté du peuple premier. « Les Kanak auraient plus de légitimité que les non kanak ». La reconnaissance d’un droit est pourtant subordonnée à la preuve de sa réalité !

De fait, les principes de la République sont bafoués sur le caillou, notamment celui de la fraternité. C’était particulièrement vrai du temps du code de l’indigénat, comme c’est encore vrai, mais à un niveau moindre, aujourd’hui. Ne pas reconnaitre en autrui son égal, c’est nier les fondements même de la République.

Ce principe d’égale considération a une importance centrale en éthique, il est au cœur des préoccupations philosophiques. Enfin, ce principe nous éloigne de toute violence, oppression, ou tyrannie.

Toute vérité est-elle bonne à dire ?

In fine, certains enseignants se demandent en Nouvelle-Calédonie si toute vérité est vraiment bonne à dire. S’ils ne vont pas, une fois encore, faire le jeu d’un Etat qui serait « colonial ». Le qualificatif est vite lâché et répété à l’envie, comme une présomption qui serait irréfragable à défaut d’être une preuve irréfutable.

En réalité, ce terme culpabilisateur, régulièrement tenu par les partisans de l’indigénisme radical, est devenu un « mème ». Il oblige l’École calédonienne à sortir de sa zone de confort.

La contestation de la laïcité dans certaines disciplines, au déni de réalités historiques ou économiques, en passant par le prosélytisme à la cantine ou le refoulement des enseignants et l’avènement dans de nombreuses tribus et dans certains quartiers (« squats ») de contre-sociétés, sont d’actualité.

Comment a-t-on laissé l’indigénisme pénétrer l’école ?

Le professeur n’est pas seulement là pour transmettre des connaissances. Il doit transmettre des valeurs. En outre, dans certains quartiers, dans de nombreuses tribus, se sont construits des contre-sociétés, où certaines organisations ont développé un sentiment d’appartenance à un peuple premier, avant même d’être des calédoniens (ou français). Le diagnostic est sans appel. Ces zones se sont progressivement radicalisées car le Territoire et l’Etat n’ont pas apporté de réponses efficaces. Ils ont failli dans la promotion de la laïcité.

A cet égard, il est bon de rappeler que la laïcité n’est pas une opinion ; c’est la liberté d’en avoir une. C’est une volonté politique rassurante qui doit se traduire en actes. De facto, le pronostic et la thérapeutique mis en œuvre par les institutions n’ont pas été à la hauteur du problème posé. L’indigénisme radical occupe le terrain perdu par la République.

Pourquoi dénoncer l’indigénisme radical ?

Pour briser le silence qui règne sur la montée du racisme, sur ses ravages parmi les jeunes et sur les dégâts qu’il provoque dans notre école publique. Pendant longtemps, le silence a été la seule réaction : la célèbre formule “surtout pas de vagues !a permis depuis les Accords de Matignon de mener une confortable politique de l’autruche.
Le SNETAA est attaché à la laïcité : ce principe républicain nous protège et protège nos libertés, celle de croire ou de ne pas croire, celle de changer de conviction, celle de critiquer dans le respect des convictions d’autrui et, pour les parents, celle de confier leurs enfants à l’école publique sans crainte qu’ils y soient harcelés ou endoctrinés.
Le temps presse avant le troisième référendum. Il y a vraiment urgence à agir avant que les vieilles haines et la barbarie ne reprennent le devant de la scène calédonienne.

snetaa.org

3 thoughts on “Indigénisme radical et République

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